Couple intérieur : énergies, chemin de vie et guérison
Le premier thème d’enseignement qui m’avait été donné par mes guides, lorsque j’ai démarré mes ateliers de méditation chamanique en 2018, était « le couple intérieur ». Aujourd’hui encore, il reste l’élément clé des parcours de travail sur soi et chemins de guérisons que j’accompagne. Pourquoi ?
Toute personne porte en soi deux énergies socles : le yin et le yang. Chacune est essentielle et ce sont leur alchimie et interaction qui conditionnent notre santé et posture de vie. Il n’y a aucune hiérarchie de valeur entre elles : imaginez une batterie, ses deux polarités – et +. Pour l’utiliser, vous devez connecter les deux, sinon ça ne marche pas, c’est aussi simple que ça.
Là où ça se complique, c’est que nous avons traduit ces deux polarités en « féminin/masculin », deux mots qui parlent de genre, de comportements, de conditionnements sociaux-culturels et éducatifs, de relations, de sexualité, et qui brouillent notre regard sur les qualités énergétiques de ces deux polarités. C’est certainement pour cette raison que ce thème m’est apparu avec cette formulation « couple intérieur », car ce sont toutes les croyances que nous avons autour du féminin/masculin et que nous avons traduites en « comportements et archétypes » que je retrouve dans ce qui paralyse certains recouvrements d’âme*.
Pour retrouver de la clarté, revenir à soi, et fonctionner avec une batterie identifiée, rechargée et assumée, il me semble essentiel de :
- savoir quelles sont les qualités énergétiques de ces polarités
- faire leur état des lieux à l’intérieur de son corps, puis croiser l’info avec son histoire
- observer, voire déconstruire, sa vision « féminin/masculin », qui glisse d’ailleurs régulièrement vers « homme/femme »
- se réapproprier les qualités originelles de ces polarités et les restaurer en soi en prenant soin de guérir ses blessures de vie encore actives
Concrètement, si je devais simplifier en une phrase les qualités énergétiques de ces polarités : Le yin nous connecte à notre nature profonde et à notre source, le yang est la sage-femme qui nous permet de mettre au monde ce que nous portons.
Pourquoi les archétypes contenus dans le couple intérieur sont-ils pluriels et doivent-ils tous être travaillés ?
En général, la notion de couple et d’enfant intérieur (très utilisée en thérapie classique) est bien comprise – en théorie. Totalement ok aussi le fait qu’une expérience traumatisante avec une personne de sexe féminin ou masculin (surtout si parent ou partenaire) ait pu générer une coupure énergétique intérieure « par amalgame ». Pour autant, je constate que faire le lien, concret, avec ses comportements et croyances ne va pas toujours de soi. Idem avec matérialiser que cette configuration symbolique « couple/enfant intérieurs » implique « des parents intérieurs ».
L’archétype du parent intérieur existe en tant que ressource énergétique en chacun de nous, avec des qualités spécifiques qui font partie de cette alchimie yin/yang. Son état en nous est la combinaison : du parent que nous avons eu, du parent que nous sommes éventuellement dans la matière et du parent que nous sommes envers nous-mêmes. A nouveau, si je devais simplifier en une phrase les qualités mère/père, en terme de dynamique intérieure : la mère intérieure c’est le « bienvenue chez toi » : un accueil inconditionnel, bienveillant et sans jugement ; le père intérieur, lui, sécurise et valorise ce foyer.
La question que j’ai le plus entendue : « On me dit que j’ai trop de masculin car je suis agressive et veux tout contrôler. Est-ce que je dois quand même travailler sur l’énergie yang ? » Et comment ! A mes yeux il y a un vrai manque et non un trop plein de yang ici. Un masculin harmonisé est confiant et n’a rien à prouver. Il est posé et ne cherche pas à dominer. Donc si vous êtes sur la défensive, à fleur de peau, vous avez au contraire besoin de la puissance votre yang !! Idem, avec le besoin de contrôle, qui est souvent lié à des insécurités.
Une phrase que je trouve matière à confusion et amalgames, surtout quand elle vient d’intervenants qui parlent de spiritualité et de polarités : « nous sommes dans une société dominée par le masculin ». De quoi parlons-nous ? Car si nous parlons d’énergie, je rappelle que la qualité première du masculin est d’apporter un sentiment de confiance et de sécurité, notamment pour agir : est-ce ce que vous ressentez quand vous sortez ?
Ce qui m’a le plus défiée (et aidée) dans mon propre parcours de guérison avec ces énergies : matérialiser l’archétype du « père intérieur », tel qu’il vit énergétiquement dans le parent que je peux être pour moi et mes enfants. J’avais beau savoir intellectuellement que ma batterie yin/yang n’avait rien à voir avec mon genre ni mon statut de mère, il m’a fallu du temps, dans certaines épreuves de vie, pour réaliser que c’était lui qui manquait à ma polarité masculine. Lui, qui criait son impuissance, sa frustration et son désarroi dans des moments d’adversités, où j’avais eu le sentiment de ne pas pouvoir, ni savoir, protéger ce qui m’est cher.
Dans ces moments- là, prendre du recul est essentiel pour faire la part des choses entre ce qui est en mon pouvoir et ce qui ne l’est pas : je ne peux protéger personne des accidents de la vie, je ne connais pas le chemin d’âme choisi par mes proches – seuls mon positionnement et ma réponse in situ sont de mes ressort/responsabilité. Et, bien sûr, m’accueillir moi (mère intérieure !) : pour savoir quelle part de moi a besoin d’être soutenue/entendue à l’instant T, pour transcender l’impact de l’évènement s’il appartient déjà au passé, ou tout simplement pour me donner un big hug de réconfort.
Le détail auquel on ne pense pas toujours : les vœux et les promesses ! Ils peuvent bloquer certaines de nos ressources intérieures et impacter notre alchimie yin/yang.
Taïs Roshem
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*article « comprendre le recouvrement d’âme » disponible ici : https://taisworld.net/blog/et-si-on-rentrait-partie-3